Le régime français En 1665 et en 1666, le régiment de Carignan-Salières est envoyé par le roi Louis XIV pour mener une offensive contre les Iroquois, qui volaient les territoires de chasse des Algonquiens avec qui les Français faisaient la traite de la fourrure. Dans ce but, le régiment construit plusieurs forts sur la rivière Richelieu, dont le premier fort Saint-Jean, à l’origine nommé fort l’Assomption, qui fut construit en 1666 à l’amont des rapides. Carignan-Salières mène par la suite sans succès un raid hivernal contre les Iroquois au sud, puis réussit dans une deuxième tentative en septembre. Dès juillet 1667, une paix est signée entre Français et Iroquois et en 1672, ne voyant plus la nécessité d’entretenir toute une série de forts en temps de paix, le gouverneur de la Nouvelle-France ordonne l’abandon de plusieurs d’entre eux. C'est à cette occasion que le fort Saint-Jean fut abandonné, puis possiblement brûlé par les Iroquois. À leur démobilisation, les soldats de Carignan-Salières se virent offrir des terres en Nouvelle-France et le tiers d’entre eux décidèrent de rester sur place et devinrent des colons. Un second fort français fut construit à Saint-Jean en 1748 en raison des tensions que la guerre de succession d’Espagne générait entre l’Angleterre et la France. Le Fort Saint-Jean de 1748 fut construit dans le but de servir de relais entre le Fort Saint-Frédéric et Montréal grâce à une route, achevée la même année, qui reliait Saint-Jean et La Prairie, permettant ainsi aux troupes de se rendre plus rapidement à Montréal. Faisant 200 pieds par 200 pieds, ce fort est principalement constitué de palissades de bois et de quatre bastions, dont deux en pierres. Lorsque la Guerre de Sept ans éclate en 1756, un chantier naval est installé à Saint-Jean et Montcalm ordonne la rénovation et la fortification du fort, qui commençait à l’époque à être en mauvais état. Au départ, les Français parviennent à mener à bien une expédition offensive au sud du Lac Champlain en 1757, mais rapidement la situation se détériore et ils essuient plusieurs échecs. En 1760, soit un an après la défaite des Plaines d’Abraham à Québec, des renforts anglo-américains d’environ 3500 à 5000 hommes remontent la rivière Richelieu pour prendre le sud de la colonie et les soldats français du fort Saint-Jean, n’étant pas assez nombreux pour repousser l’ennemi, sont contraint d’abandonner le fort. Avant de partir, ils décident d’incendier le fort afin de ne pas le laisser à leur ennemi et se replient par la suite à Montréal, dont la capitulation marque la fin de la Guerre de Sept ans dans les colonies nord-américaines. Suite à des fouilles archéologiques qui ont eu lieu au début des années 1980, des archéologues de Parc Canada retrouvèrent les fondations du fort de 1748, ce qui nous a permis d’en apprendre davantage sur le fort et la vie quotidienne de ses occupants.
Réf: http://www.phmc-cmhg.gc.ca
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Carte des campagnes menées par le régiment de Carignan-Salières en 1665-1666
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